II Une tasse de thé
(A Pot of Tea)

 

Quelques jours plus tard, Mr et Mrs Beresford entraient en possession de l’Agence Internationale de Recherches, perchée au deuxième étage d’un immeuble quelque peu délabré du quartier de Bloomsbury. Dans l’antichambre, Albert avait troqué son rôle de maître d’hôtel stylé contre celui de saute-ruisseau qu’il tenait à la perfection. Ayant abandonné son allure guindée, il montrait des doigts maculés d’encre, une tignasse en bataille et fourrageait sans cesse dans un sac de bonbons. Il montait la garde devant deux portes marquées respectivement « Employés » et « Privé ». La pièce réservée au directeur était confortable avec un immense bureau carré, une rangée de classeurs soigneusement étiquetés, mais vides, et de bons fauteuils de cuir. Le pseudo Mr Blunt trônait derrière le bureau, s’efforçant de donner l’impression qu’il dirigeait l’agence depuis toujours. Un téléphone se trouvait, comme il se doit, à sa portée. Tuppence et lui avaient mis au point plusieurs systèmes de sonneries et, de son côté, Albert avait des instructions précises.

La pièce réservée aux employés était occupée par Tuppence. Elle comprenait une machine à écrire et d’autres accessoires de qualité nettement inférieure à ceux qui ornaient le bureau du directeur, avec en plus, un réchaud à gaz, destiné à la préparation du thé.

En somme, rien ne manquait à part la clientèle. Le premier jour, Tuppence, en proie à l’extase de l’initié, s’était ouverte à son mari de ses espoirs enthousiastes.

— Ce sera merveilleux ! Nous allons traquer des assassins, mettre la main sur des bijoux de famille mystérieusement volatilisés, retrouver des personnes disparues et surprendre des escrocs en flagrant délit.

Tommy jugea de son devoir de ramener sa femme à la réalité.

— Calmez-vous, mon cœur, et essayez d’oublier les romans bon marché que vous avez l’habitude de lire. Notre clientèle… si nous en avons jamais une, consistera plus simplement en époux désirant faire surveiller leur femme et vice versa. C’est là le vrai travail d’un détective privé.

— Je refuse de nous voir mêlés à des affaires de divorces ! Il nous appartient de relever le niveau de notre nouvelle profession.

— Heu… ! oui.

En ce début d’après-midi, une semaine après leur installation, Tuppence et Tommy consultaient tristement leurs notes.

— Trois idiotes plaquées par leurs maris durant les week-ends, soupira Tommy. Quelqu’un est-il venu pendant mon absence ?

— Un vieux type et son amie, une écervelée. J’en ai par-dessus la tête de répéter : nous ne nous occupons pas d’affaires de divorce.

— Nous devrions désormais être plus tranquilles sur ce point car je viens de le spécifier dans les petites annonces…

— Notre publicité est des plus alléchantes et cependant… Mais je refuse de me laisser abattre ! S’il le faut, je commettrai moi-même un crime et vous devrez le découvrir !

— Pensez à ce que je ressentirai lorsqu’il me faudra vous dire tendrement adieu au commissariat de Bow Street ou à celui de Vine Street.

— Vous pensez à vos folies de jeunesse, je suppose.

— Pardon ! je voulais dire : quand je vous dirai adieu au tribunal d’Old Bailey.

— Il faudra bien trouver une solution ! Nous débordons de talent et on ne nous offre pas la moindre chance de le prouver !

— J’ai toujours admiré votre bel optimisme, Tuppence. Avoir confiance en soi… Voilà ce qui compte !

Elle réfléchit, les sourcils froncés.

— Oui ?

— Il me vient une idée. Ce n’est pas encore très net, mais je suis sur la voie. – Elle se leva résolument. – Je crois que je vais aller acheter le chapeau dont je vous ai parlé.

— Grand Dieu ! gémit Tommy, encore un chapeau…

— Il est ravissant.

Elle sortit, très digne.

 

Au cours des jours qui suivirent, Tommy posa vainement quelques questions au sujet de la fameuse idée. En réponse, il fut prié d’être patient.

Puis, par une matinée radieuse, le premier client se présenta à l’agence et tout le reste fut oublié.

Un coup frappé à la porte extérieure surprit Albert qui suçait un bonbon acidulé. Le garçon rugit un « Entrez ! » inintelligible mais avala le bonbon, et de joie ; car cette fois il pressentait que l’affaire serait intéressante.

Un grand jeune homme distingué, vêtu à la perfection, s’encadrait sur le seuil, indécis.

Un aristo, s’il en fut jamais, jugea Albert.

Il avait un flair étonnant sur ce chapitre. Le visiteur devait être âgé de vingt-quatre ans. Ses cheveux étaient soigneusement rejetés en arrière. Il n’avait pratiquement pas de menton.

Tout en observant le nouveau venu comme s’il s’agissait du Messie, Albert pressa un bouton caché sous son pupitre et presque aussitôt la fusillade d’un clavier de machine à écrire se déclencha en provenance de la pièce réservée aux « employés ». Ce bourdonnement industrieux eut pour effet d’intimider plus encore le jeune homme.

— Dites-moi, est-ce ici l’agence de détectives, heu… « Les Célèbres Détectives de Blunt », je crois ?

— C’est notre raison sociale, en effet. Désirez-vous parler à Mr Blunt personnellement, monsieur ? s’enquit Albert tout en paraissant douter que ce fût possible.

— Heu… oui, ce serait mon intention si la chose est possible ?

— Vous n’avez pas de rendez-vous, je suppose ?

— Je crains que non.

— Il est toujours recommandé de vous mettre d’abord en rapport avec nous par téléphone, monsieur ; Mr Blunt est tellement occupé. Je vous prie de patienter un peu, il est en communication avec Scotland Yard.

Le jeune homme parut impressionné à souhait et Albert enchaîna :

— Des documents importants ont disparu d’un bureau ministériel et Scotland Yard veut que Mr Blunt se charge personnellement de l’affaire.

— Oh ! vraiment ? Fichtre, il doit être bien coté !

— Le patron, monsieur, est un as !

Le jeune homme prit place sur une chaise inconfortable, ne se doutant pas qu’il était l’objet d’un examen minutieux – à travers les trous astucieusement ménagés dans le mur – de la part de Tuppence et de Tommy.

Bientôt un timbre bruyant vibra sur le bureau d’Albert.

— Le patron est libre à présent. Je vais voir s’il peut vous recevoir.

Il passa derrière la porte marquée « Privé » et réapparut presque aussitôt.

— Si vous voulez bien me suivre, monsieur.

Le visiteur fut introduit dans la pièce voisine où un jeune homme au sourire agréable, aux cheveux carotte et à l’œil vif se leva pour l’accueillir.

— Asseyez-vous, je vous prie. Vous désirez me consulter ? Je suis Mr Blunt.

— Oh ! Vraiment ? Vous êtes terriblement jeune, il me semble ?

— Le temps des Vieux est révolu, répondit Tommy avec un geste vague de la main. Qui a provoqué la guerre ? Les Vieux. Qui est responsable du chômage actuel ? Les Vieux. Qui est derrière le moindre événement pourri qui nous tombe sur le dos ? Je vous le répète : Les Vieux !

— Vous devez avoir raison. Je connais un type qui est poète, c’est du moins ce qu’il affirme, et il s’exprime comme vous.

— Laissez-moi vous confier ceci, sir : mon personnel possède une expérience étendue et personne n’y a plus de vingt-cinq ans.

Du fait que le personnel largement expérimenté se résumait en Tuppence et Albert, la déclaration n’était pas fausse.

— Et maintenant… les faits, reprit brusquement le pseudo Mr Blunt.

— Je voudrais que vous retrouviez une personne qui a disparu, lança d’un trait le visiteur.

— D’accord. Donnez-moi tous les détails que vous pouvez me fournir.

— Eh bien, voyez-vous, c’est assez difficile. Je veux dire qu’en fait c’est une affaire terriblement délicate. Il est possible qu’elle réagisse assez mal… c’est vraiment délicat à expliquer.

Il considéra Tommy d’un air embarrassé. Pour sa part, le pseudo-directeur commençait à s’énerver. Il était l’heure de déjeuner et il pressentait que les explications de son client seraient longues et laborieuses.

— A-t-elle disparu de son propre chef ou soupçonnez-vous un enlèvement ? demanda-t-il d’un ton sec.

— Je ne sais pas. Pour être sincère, je ne sais rien du tout.

Tommy prit un bloc et un crayon.

— Tout d’abord, donnez-moi votre nom. Mon employé à la réception est habitué à ne jamais poser de questions. De cette façon, les consultations demeurent strictement confidentielles.

— Je vois. Une fameuse idée ! Voyons, je m’appelle… heu… Smith.

— Votre vrai nom, s’il vous plaît ?

Le visiteur, pris de court, admit :

— St. Vincent. Lawrence St. Vincent.

— Il est curieux de constater que dans la réalité, bien peu de personnes s’appellent Smith. Pour ma part, je n’en connais aucune. Et cependant, neuf individus sur dix ont recours à ce nom-là. Je suis en train d’écrire une monographie à ce sujet.

À ce moment, un timbre discret résonna sur son bureau. Cela voulait dire que Tuppence demandait à remplacer son mari. Tommy, qui avait faim et qui commençait à éprouver une profonde antipathie à l’égard de Mr St. Vincent, fut trop content de lui céder sa place.

Il prit le combiné avec un mot d’excuse. En écoutant son correspondant, son visage exprima successivement la surprise, la consternation puis une vague exaltation.

— Pas possible ! s’exclama-t-il. Le Premier ministre lui-même ? Bien sûr, dans ce cas, j’arrive tout de suite.

Il raccrocha et se tourna vers son visiteur.

— Mon cher monsieur, je dois vous demander de m’excuser. Une convocation des plus urgentes. Si vous voulez bien confier les détails de cette affaire à ma secrétaire particulière, elle va s’occuper de vous.

Il se dirigea vers la porte adjacente.

— Miss Robinson ?

Tuppence, offrant l’aspect de la parfaite secrétaire, s’avança discrètement. Tommy procéda aux présentations nécessaires et se retira.

— Une personne qui vous intéresse a donc disparu, Mr St. Vincent, résuma Tuppence d’une voix douce en s’asseyant et tout en consultant les notes de Tommy. Est-elle jeune ?

— Oh ! oui, jeune et… et… extrêmement jolie.

L’expression de Tuppence se fit grave.

— Mon Dieu ! murmura-t-elle. J’espère…

— Vous ne voulez pas dire que quelque chose a pu lui arriver, au moins ?

— Espérons-le, répondit-elle d’un ton faussement encourageant qui eut pour effet de déprimer tout à fait le visiteur.

— Écoutez-moi, Miss Robinson, il faut absolument que vous tentiez quelque chose. Ne lésinez pas sur les frais. Je ne pourrais supporter que le moindre mal lui soit infligé. Vous me paraissez très sympathique et cela ne me gêne pas de vous confier que je vénère le sol qu’elle foule de ses pas. C’est une fille épatante, absolument épatante.

— Comment s’appelle-t-elle et que savez-vous d’elle ?

— Elle s’appelle Jeannette… Je ne connais pas son nom de famille. Elle travaille dans un magasin de chapeaux… chez Mme Violette, dans Brook Street… mais elle est extrêmement sérieuse. Elle a toujours repoussé mes avances. Je suis allé hier à la fermeture de la boutique… J’ai vu les autres sortir mais pas elle. J’ai découvert qu’elle n’était pas venue au magasin de la journée… elle n’a pas envoyé de mot d’excuse non plus… La vieille « Madame » était furieuse. J’ai obtenu l’adresse de sa logeuse qui m’apprit que Jeannette n’était pas rentrée le soir précédent et personne ne savait où elle pouvait être allée. Complètement affolé, j’ai pensé à m’adresser à la police mais Jeannette ne me pardonnerait jamais une telle initiative si elle avait simplement décidé de se rendre quelque part pour un jour ou deux ! Je me suis alors souvenu qu’elle-même avait attiré mon attention sur votre annonce dans le journal, en remarquant qu’une des clientes de Mme Violette faisait grand cas de votre efficacité, de votre discrétion et tout. C’est pourquoi je m’adresse directement à vous.

— Je vois. Quelle est l’adresse de sa logeuse ?

Il la donna.

— Je pense que cela suffira, Mr St. Vincent. Dois-je comprendre que vous êtes fiancé à cette jeune personne ?

Il rougit.

— Heu… non, pas exactement. Je n’ai jamais abordé le sujet. Mais je puis vous assurer que j’ai l’intention de lui demander de m’épouser dès que je la reverrai… Si je la revois jamais.

Tuppence repoussa le bloc devant elle.

— Voulez-vous avoir recours à notre service « En 24 Heures » ?

— Qu’est-ce que c’est ?

— Les frais sont doubles mais nous mettons tout notre personnel disponible sur l’affaire. Si cette jeune personne est en vie, Mr St. Vincent, je pourrai vous révéler où elle se trouve, demain à la même heure.

— Hein ? Mais dites donc, c’est formidable !

— Nous n’employons que des gens expérimentés… et nous garantissons le résultat de nos enquêtes, ajouta Tuppence d’un ton professionnel.

— Extraordinaire ! Vous devez disposer d’un personnel exceptionnel ?

— Oh ! certainement. À propos, vous ne m’avez pas donné la description de la jeune fille.

— Elle a des cheveux absolument merveilleux… de cette couleur d’or foncé qui fait penser au coucher de soleil… C’est ça, un coucher de soleil.

— Cheveux roux, inscrivit froidement Tuppence. Quelle taille, à votre avis ?

— Elle est assez grande, et elle a des yeux fantastiques, bleu foncé, je crois. Et un air décidé… Elle n’a pas peur de remettre un homme à sa place et vertement, parfois !

Tuppence prit quelques notes supplémentaires puis se leva.

— Si vous voulez revenir demain à quatorze heures, je pense que nous aurons des nouvelles pour vous. Bonne journée, Mr St. Vincent.

Quelques minutes plus tard, Tommy trouva Tuppence plongée dans l’almanach nobiliaire.

— J’ai tous les détails, lança-t-elle. Lawrence St. Vincent est le neveu et l’héritier du comte de Cheriton. Si nous réussissons dans cette affaire, nous serons lancés dans les milieux les plus chic !

Tommy prit connaissance des notes concernant la jeune fille disparue.

— À votre avis, qu’est-il arrivé à cette fille, Tuppence ?

— À mon avis, son cœur lui a dicté de fuir car l’amour qu’elle porte à ce jeune homme troublait sa tranquillité.

Tommy eut une moue sceptique.

— Je sais que cela arrive dans les romans mais dans la réalité, il y a peu de chances…

— Non ? Vous avez peut-être raison, Tommy. Mais j’ose affirmer que Lawrence St. Vincent accepterait facilement cette conclusion. À l’heure qu’il est, son esprit est bourré d’idées romanesques. Au fait, j’ai garanti un résultat dans vingt-quatre heures grâce à notre service spécial.

— Tuppence… espèce d’idiote ! Qu’est-ce que vous racontez ?

— J’ai pensé que ça sonnait bien. Laissez-moi faire !

Elle sortit, laissant son mari perplexe et inquiet.

Bientôt il soupira, bâilla et partit à son tour, pour tenter l’impossible tout en maudissant l’imagination trop riche de son épouse.

Lorsqu’il revint deux heures plus tard, il surprit Tuppence sortant un paquet de biscuits d’un dossier, leur cachette habituelle.

— Vous semblez découragé, remarqua-t-elle. Qu’avez-vous fait ?

— Le tour des hôpitaux avec la description de cette fille, grogna-t-il.

— Je vous ai pourtant dit de me laisser faire.

— Vous ne pourrez pas la retrouver avant demain !

— Vraiment ! Eh bien ! figurez-vous que je l’ai déjà trouvée !

— Non ?

— Élémentaire, mon cher Watson.

— Où est-elle en ce moment ?

D’un geste du menton, Tuppence indiqua la porte derrière elle.

— À côté, dans mon bureau.

— Qu’est-ce qu’elle y fabrique ?

Tuppence se mit à rire.

— Avec une bouilloire, un réchaud à gaz et une demi-livre de thé, placés sous son nez, le résultat est facile à deviner !… Voyez-vous Tommy, continua-t-elle doucement, j’achète mes chapeaux chez Mme Violette et l’autre jour, j’ai reconnu parmi les employées, une de mes anciennes collègues de travail à l’époque où j’étais infirmière. Après la guerre, elle a abandonné les hôpitaux pour ouvrir une maison de chapeaux. Elle fit faillite et entra chez Mme Violette. Nous avons monté cette affaire toutes les deux. Elle devait attirer l’attention du jeune St. Vincent sur notre annonce et disparaître, afin de démontrer la merveilleuse efficacité des « Brillants Détectives de Blunt ». De la publicité pour nous et le stimulant indispensable qui doit amener le jeune homme à faire sa demande en mariage. Jeannette était au désespoir à ce sujet.

— Tuppence, vous me coupez le souffle ! Voilà la machination la plus immorale dont j’aie jamais entendu parler ! Vous forcez un jeune homme à épouser quelqu’un qui n’est pas de son rang…

— Allons donc ! Jeannette est une fille splendide… et le plus extraordinaire est qu’elle adore ce grand nigaud. Vous pouvez constater du premier coup d’œil que la famille St. Vincent a besoin de sang robuste. Jeannette fera le succès de son mari. Elle le couvera comme une mère poule, mettra un frein aux cocktails et aux cabarets et lui fera mener la bonne vie saine du gentleman provincial. Venez la voir.

Elle ouvrit la porte de communication.

Une grande fille avec de jolis cheveux auburn et un visage ravissant posa la bouilloire fumante qu’elle tenait et accueillit les arrivants avec un sourire qui découvrit une belle rangée de dents blanches.

— J’espère que vous ne m’en voudrez pas, nurse Cowley… je veux dire, Mrs Beresford. J’ai pensé que vous prendriez aussi une tasse de thé. Vous en avez tant préparé pour moi à l’hôpital au milieu de la nuit !…

— Tommy, annonça Tuppence, laissez-moi vous présenter ma vieille amie, nurse Smith.

— Vous avez bien dit Smith ? Comme c’est curieux ! (Il échangea avec elle une poignée de main.) Pardon ? Oh ! ce n’est rien… une petite monographie que je pensais écrire.

— Remettez-vous, Tommy, ironisa Tuppence en lui offrant une tasse de thé. Et buvons ensemble au succès de l’Agence Internationale de Détectives, aux « Brillants Détectives de Blunt », qui ne connaissent jamais l’échec !

Associés contre le crime - Le crime est notre affaire
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